Alors que Juillet commence, voilà quelques nouvelles, juste depuis le temps.
Je cherche toujours un boulot. Honnêtement, je m’y suis mis sérieusement bien trop tard. Suffisamment tard pour que les places se ferment dans beaucoup d’entreprises. Plus que jamais, je postule et j’essaye de trouver ma voie, mais au delà des problèmes liés à simplement essayer de se montrer comme un candidat idéal, la recherche d’emploi force à se demander qui l’on est, et quel genre de vie on veut mener. Et là on touche à des problèmes philosophiques qui n’ont peut-être pas de réponses, qui se mélangent d’influence et de bruits divers, à travers lesquels il est dur de trouver quelque chose qui se rapproche de la vérité. Et pour autant que l’on trouve une réponse, ce n’est pas forcément ce que l’on veut entendre.
Je vis toujours au Japon. Honnêtement, ça ne me fait plus rien. Tout exotisme, fascination par rapport à sa culture, ses gens ou ses lieux, se dissipe derrière la simple vie routinière. Mais alors que j’ai perdu tout sens de nouveauté à manger un onigiri au umeboshi pris dans un conbini, ou attendre que le feu piéton passe au vert, ou, simplement, parler japonais, je suis toujours un étranger. Et je serai toujours une sorte de nouveauté pour eux. Au fur et à mesure que je m’adapte au Japon et vis comme un japonais, le gap s’agrandit entre ce que je suis et ce à quoi les gens s’attendent. Des questions qu’un japonais sera toujours curieux de poser à quelqu’un qui a rejoint leur pays deviennent tellement répétées et rabâchées que j’en suis plus que lassé, alors que c’est peut-être la première fois que l’autre a la chance de demander à un étranger ce qu’il pense du Japon.
Je suis toujours un étudiant. Honnêtement, il faut vraiment que je me le répète, parce que j’en ai de moins en moins l’impression. Je vais quasiment quotidiennement sur le campus, et chaque candidature est une nouvelle opportunité de rappeler que je suis à Waseda, mais je n’y apprends rien. J’y vais pour voir mes copains, et faire acte de présence au peu de cours que j’ai choisi. Ce n’est plus qu’un statut, dont j’ai beau essayer de tirer profit, il coute cher de base.
Je sors toujours entre amis. Honnêtement, il me faut bien ça. Je deviendrai fou si je ne sortais que pour aller à des forums pour l’emploi. Je ne fais plus aucun effort pour rencontrer de nouvelles têtes, mais c’est probablement ce qui m’aiderait le plus. Je constate que je me suis créé une zone de confort, qui n’est pas confortable. Alors qu’il me reste encore un mois avant les vacances d’été, je vois déjà la fin l’année prochaine, suivie d’un blanc bien sombre.