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The future is later.

Petit rappel, alors que j’entre en vacances. Je suis venu au Japon, à Waseda, en Master, pour effectuer un mémoire, apprendre plus sur le monde et mettre une pierre à l’édifice colossal qu’est la recherche académique. Cet édifice, s’il prenait une forme physique, n’ayant pas d’architecte, verrait sa forme aller dans plusieurs directions au fil du temps, des tendances, des perspectives économiques, des étages ou certaines fondations dynamitées par moment pour être reconstruits par des tours s’étendant probablement en biais par endroit, le tout en utilisant des briques de différentes couleurs. L’idéal de la recherche est de construire par-dessus des bases déjà créés, pour permettre de mettre une nouvelle brique afin que d’autres rajoutent leurs propres briques par la suite. Des bases solides permettent de construire beaucoup, une percée technologique permet de verser des tonnes de béton pour accélérer le processus, l’ensemble allant toujours plus haut. Forcément, à construire par-dessus, on améliore ce qui existe déjà, mais il est plus rare de voir quelque chose commencer à construire un nouveau bâtiment. Principe de base de l’évolution.

Et donc je me suis mis à me demander ce que je pouvais faire face à ça. Ma spécialité n’est pas dans les neurosciences, ni dans les lasers, ni dans la programmation, ni la nanorobotique, ni la géologie. Ma spécialité, jusqu’ici, c’est parler des langues étrangères. Parler des langues c’est cool, mais dans les pays respectifs, c’est très banal, et n’a peu d’intérêt en soi. L’intérêt, c’est qu’en en maîtrisant plusieurs et en me mettant dans des environnements adéquats, j’ai pu rencontrer plein de gens différents grâce à ça, et avoir une perspective plus « mondiale ». Mais même ça, ça m’apporte pas grand-chose, au final je parle moins bien japonais qu’un Japonais, j’ai toujours un accent frenchy en parlant anglais. Je ne suis pas un caméléon. J’y travaille, mais c’est un perfectionnisme de longue haleine, dont j’ai été amené à penser qu’il n’était pas si indispensable.

Et donc, ma recherche. J’ai déjà fait une recherche sur les langue en tant que tel. Les kokuji, qui bien qu’étant un sujet qui m’a passionné suffisamment pour ne respirer que de ça pendant mon master à Bordeaux, ne résout aucun problème, et n’aidera probablement pas à en résoudre d’autres. Ceux qui seront intéressé par ma pierre, la seule en français parlant d’une sélection rare de caractères faits-au-Japon-comme-les-Chinois-mais-pas-trop, pourront peut-être trouver quelques trucs à rajouter. Mais là, maintenant, je ne suis plus dans un master « pour tuer quelques mois avant d’entrer à Waseda », je suis là où je voulais, j’y suis pour encore quelques temps, je peux faire quelque chose de mieux. Me servir de ma pierre dans mon bâtiment personnel pour construire par-dessus, en gros, mettre à profit mon expérience pour faire quelque chose d’encore mieux. Une plus grosse pierre, ou mieux placée, qui aiderait à rediriger le monument de la recherche vers le haut, plutôt que vers nulle part. Et en faisant, aider l’humanité, et m’aider moi-même. Ambitieux dans ses finalités, mais il ne s’agit que d’une pierre en réalité. Les langues ne seront qu’un outil. Je laisse à d’autres la tâche d’aiguiser les connaissances sur ce point-là. J’ai envie d’autre chose. Le monde a besoin d’autre chose.

Actuellement, le monde est fasciné par les nouvelles technologies. Compréhensible, quand maintenant tout le monde dispose de quelque chose dans sa poche, sans fil, sans moteur à vapeur, permettant de communiquer instantanément à quiconque sur la surface de la planète par texte, voix ou vidéo. On peut même voir des vidéos qui viennent de Mars, ou des photos depuis Pluton. Il a fallu beaucoup de pierres pour arriver à ça, et y’en a toujours plus qui se rajoutent tous les jours. Il est dur d’imaginer le futur, mais une chose est sûre, suivant le principe de l’évolution, il prendra pour base le présent. Dans quelle direction, c’est là toute la question. Des ordinateurs toujours plus perfectionnés?  Intel a désormais le monopole absolu des processeurs, et ne fait plus que des améliorations mineures. Ils sont déjà largement assez puissant pour 90% des gens, de toute façon. Le futur pourrait voir l’informatique quantique utilisable, radicalement différente et toujours plus performante, créant un nouveau besoin, mais ça prendra du temps et restera pour des usages spécialisés. La loi de Moore est finie. La robotique, plus probable. Beaucoup fantasment sur un monde où des robots de toutes formes éliminent les tâche que personne n’aime faire. Les japonais insistent souvent à leur donner forme humaine et de faire un peu tout, d’autres préfèrent des formes plus adaptées à une tâche spécialisée. Le logiciel, l’intelligence artificielle qui anime ces derniers deviendra aussi plus perfectionnée, et même si cet aspect est plus discret pour le grand public, l’IA pourrait être amenée à être le géant maçon de la recherche, qui pourra construire mieux que la masse d’humains comme moi qui veulent y contribuer. La seule raison de se faire chier est que ça n’existe pas encore. La conquête spatiale, permettant de trouver plus d’espace pour l’espèce humaine qui ne va cesser de croître, et plus d’aventure pour ceux qui regrettent ne pas être né au temps de Christophe Colomb. Honnêtement, j’en fais partie. Je me contente pour le moment très bien de notre vaste planète Terre, qui regorge d’endroits que je veux visiter, et je pourrais probablement être satisfait de voyages terrestres pour encore longtemps, mais la perspective d’aller sur des terres absolument inconnues a quand même un charme indéniable. Pour le moment, ça reste limité à des astronautes, et même si j’aime bien passer du temps dans des piscines, l’entraînement pour être jugé apte à rester dans une capsule ne me tente pas. D’autres pierres sont lentement en train de s’ajouter pour rendre le voyage spatial plus accessible, il faudra juste attendre qu’ils implémentent la gravité artificielle. Le futur, il aura aussi besoin d’énergies, pour le moment par pétrole, mais aussi nucléaire, solaire, ou autre. Y’a plein de problèmes avec tout ça aussi, notamment celui qui consiste à éviter de créer une nouvelle ère glaciaire. C’est un sujet tendance aussi.

Énergie, robotique, espace. Chronologiquement, c’est probablement ça l’ordre des priorités. J’ose imaginer que des révolutions dans ces secteurs auront lieu au cours de ma vie. Il y en aura surement dans encore d’autres, comme la médecine, la génétique, l’alimentation, l’armement, les transports, l’agriculture et d’autres encore. Mais bon. Tout ça, c’est dans longtemps. Ce sera pas avant que je finisse mon master.

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