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稲刈り(Inekari)

They say rice is important.

Rice is Japanese, and the Japanese is rice.

Ce qui ne les empêche pas de manger du poulpe pané à la sauce caramélisée. Ce qui n’empêche pas non plus à des rizières en escalier dans les montagnes d’avoir de la gueule.

Rice paddies at 西有田(Nishi-Arita)

C’est après un départ matinal que nous arrivons à 10h à Nishi-Arita, avec pour intention de récolter du riz. Un peu de temps nous est accordé pour admirer le paysage, changer d’habits pour ceux qui veulent, et les fermiers locaux nous font une introduction de bienvenue, traduite de manière plus ou moins complète par Imai-sensei.

Before

Nous partons en direction de la rizière, à pied, située dans un endroit inconnu même des professeurs, dans ces montagnes perdues et… bah non, c’est juste 50 mètres plus loin, au bord de la route.

Doing it right.

On nous distribue des gants, on nous distribue des faux, Jordan nous montre comment faire : tenir les plantes avec le pouce vers le bas, et couper d’un coup sec à 1 pouce du sol. Un fermier repasse derrière et dit qu’il vaut mieux tenir naturellement, et couper au plus près du sol. Bouh !

Une fois la technique maitrisée, ce qui prend pas plus de 30 secondes, on peut couper, attraper les pousses suivantes, couper, et ainsi de suite jusqu’à ce qu’il y en ait trop dans la main, après quoi on fait un joli tas derrière, en prenant soin de garder les tiges alignées.

 

Everyone (else) hard at work
Making progress
Grain stocks

 

 

 

 

 

 

 

 

Une fois l’intégralité du champ mis à terre, ce qui est une chose vite faite à une trentaine de personnes, surtout si certains prennent un plaisir fou à manier des objets coupants, les fermiers ramènent leur machine, seule méthode modernisée dans ce parc subventionné pour rester viable à la traditionnelle. Encore faut-il y amener les fagots.

A farmer’s son collecting treasures.
Come on weaklings, those aren’t even heavy.
This is why we had to keep it in a neat line.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Gotcha, Sayumi

Pendant que la machine s’occupe de faire des sacs de riz, chargée petit à petit par les gens en file indienne, on repasse dans le champ pour récupérer les moindres pousses qui seraient tombées pour ne pas faire le moindre gaspillage, et d’autres s’occupent d’étaler ce qui sort derrière la machine, façon soccer.

Kid spreading the gra- what, me?

<< C’est une vidéo.

Donc, heuu, ouais, j’ai porté un de ces sacs… Ayana était époustouflée par ma facilité à le porter, alors qu’elle s’exclamait 軽いみたいに運んじゃってさ!, un fermier m’explique avec de grands yeux qu’il font 20 kilos. Pas de quoi en faire tout un pataquès.

 

Mixed American-Japanese, Japanese(s), Tai, Singaporean.
All Asians look the same, huh?

Après l’effort, le réconfort. Comme l’effort fut long et éprouvant, les 50 mètres de l’aller se furent transformés en kilomètres en l’espace de deux heures. Ou pas.

Le barbecue qui suivi la récolte était une épreuve en lui-même, que ce soit retourner ces bouts de viande équipé de baguettes en bois, avec les flammes juste dessous qui peuvent surgir à tout moment, ou trouver un peu d’air frais quand le vent te souffle toute la fumée dans la tête, garder sa motivation à rester dehors même quand la pluie s’y met, ou juste avoir la patience d’attendre que la viande cuise -avant- de la manger…

焼肉(Yakiniku)
Never done a smokey barbecue on the mountains? You’ve wasted your life.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Après ça, c’est déjà fini. On plie les bancs, rentre dans le bus et on se prépare à repartir. Quelqu’un a oublié de reprendre son sac, quel imbéci… Hmm. Je reprends donc mon sac, et on peut y aller. Cette fois-ci, vers Arita même, métropole connue mondialement pour son parc de porcelaine. Certains participent à des activités poteries, d’autres préfèrent simplement regarder le paysage. Ne voulant pas mettre au monde une nouvelle espèce de monstres difformes à base de terre, je m’inscris parmi les money-conscious.

Meanwhile in Austria
Seriously guys.
At least it was a cool place to do a nap.

Le paysage à voir ? Un fantastique château style Renaissance, aux inscriptions dans un langage antique et mystérieux, qui servait il y a des siècles auparavant à héberger la cour du roi lors de ses promenades d’été sur l’île de Kyushu.

Non mais merde, ce truc a rien à faire ici.

Bon, en allant un peu plus loin, on peut voir des paysages un peu plus à leur place.

Now that’s better.

Après environ deux heures à flâner, on peut enfin aller au ryokan pour la nuit.

 

 

 

 

 

Dinner, with some people still/already wearing the yukata.

Une petite visite du quartier montre que c’est un coin assez sympa, si ce n’est qu’il semble désert. Cette impression est particulièrement renforcée lors de notre second passage, avec les yukata et hanao prêtées par le ryokan. Cette tenue est voyante au possible, les chaussures aussi inconfortables que vous pouvez imaginer des tongs en bois trop petites. Je me plaignais légèrement des slippers souvent fournis (apparemment Jordan ne les apprécie pas trop non plus, il amène les siens), mais retrouver ces chaussons trop serrés après un quart d’heure de marche sur des planches de bois à double talons (le tien dépassant), placés sadiquement de manière à décourager l’idée de trouver une balance stable, fut pour une fois un plaisir pédestre. Et on avait vraiment l’air ridicule.

Le repas fut, une fois n’est pas coutume, un repas de style japonais, dont je serais incapable de citer la moitié des ingrédients, ni même s’il s’agit d’un dessert, d’un plat principal, ou d’un accompagnement. Mais c’était bon. Sauf l’espèce de pudding/tofu. De toute façon, on avait toujours l’estomac plein de l’orgie du barbecue, peu de personnes ont pu tout finir.

Hurray! True Japanese toilets!
Very serious program about Japan and its relations with neighbors.

Contrairement au study trip précédent, la chambre du ryokan est cette fois-ci partagée avec seulement deux autres gars, Tian et Zack. Elle est notamment équipée d’une télé (Japon oblige, c’est une Sony). Malheureusement, nombre de chaines limités (11 il me semble), je n’ai pas pu voir d’anime en direct sur TBS, MBS, WOW ou même NHK. C’est vraiment faute de mieux que je me suis intéressé à un débat sur la position politique du Japon par rapport à la Chine et la Corée, et les conséquences économique que le Japon subit suite à la crise en Europe. Vraiment, l’émission avec des lycéennes en uniforme qui trouvent un éléphant quand il fallait deviner un ours n’a pas attiré mon attention, juré.

Oh, oui, il y avait aussi un onsen. J’ai bien suivi le conseil de H2G2 et amené ma serviette cette fois, mais cela ne s’est même pas prouvé nécessaire, d’autres serviettes étaient fournies avec le yukata. Une grande pour se sécher le corps, une petite pour… l’intimité. Il ne s’agissait cependant pas d’un onsen naturel en plein air, juste un bain chauffé façon sauna. がっかり。

Le petit déjeuner servi le lendemain matin était d’une déprimante ressemblance  avec le repas de la veille. Même les britanniques avaient du mal à faire passer le poisson et… les autres ingrédients servis, pour dire. Le programme de la journée s’annonce pourtant un peu sportif : « randonnée ».

Behold, Karatsu-shi and its bay from the observation point.
Torii marking the way

Mais bon, c’est du niveau facile, le bus nous emmène tout en haut de la montagne Kagami-Yama, et on n’a plus qu’à descendre. Le départ se fait à côté d’un joli temple, que nous n’avons pas pu voir en détail comme le sentier partait dans l’autre direction, et on fait un léger détour vers le point d’observation de la baie. Belle vue, en effet.

Le sentier s’enfonce dans la forêt, à la flore largement différente de celle française : cèdres, bambous, cerisiers (pas encore en fleurs), et autres pins sont ici courants.

 

 

 

A mix of all
Cherry tree. I can’t wait for spring to see these things blossoming.
杉(Sugi) Japanese cedar, and the stairy path
杉(Sugi) Japanese cedar, and the stairy path

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mite be cool to live there.
We came from up that mountain. And yes, it was rather windy.

La descente est vite bouclée, et nous arrivons premiers malgré un rythme qui me semble lent. Nous attendons les autres en bas, qui débarquent une bonne vingtaine de minutes plus tard, certains s’étaient mis à prendre un bain de soleil pendant ce temps. Il faut traverser un peu du village pour atteindre là où les bus nous attendaient, village qui s’avère bien plus sympathique que le quartier du ryokan de la veille.

Et sans plus de cérémonie, nous sommes de retour à Fukuoka quelques heures plus tard.

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